Tartas et ses églises
Au XIIe siècle, en ville-haute de Tartas, l'église de Saint-Jacques dou cap dou poun est érigée sur les berges de la Midouze, au pied de la forteresse et de son donjon. Il en subsiste aujourd’hui seulement le mur latéral nord (1), apparent derrière la salle polyvalent et le marché couvert. C'était l'église des Gens du château, des vicomtes de Tartas. Église officielle de la ville, elle accueillait les hauts dignitaires de l'État en visite officielle et recevait les prestations de serment des jurats.
(1) Découvrez les fresques de la meneuse d'oies et des pelotaris réalisées par le sculpteur Lucien Danglade.
Vers 1610, s'installe en ville-haute un couvent de Cordeliers dont les vestiges de l'église subsistent encore, avenue de la Chalosse. Ici l'entrée du Couvent des Ursulines.
Vers 1610, s'installe en ville-haute un couvent de Cordeliers dont les vestiges de l'église subsistent encore, avenue de la Chalosse. Ci-dessus la photo de l'entrée du couvent des Ursulines. Ci-dessous le plan de la ville de Tartas daté de 1741.
Dès le XIVe, la ville se fortifie, la citadelle devient imposante et hors les murs toujours en ville-haute est édifiée l'église Saint Martin dite des laboureurs. Elle se situait à peu près à l'emplacement de l'actuelle Saint-Jacques. Brûlée dit-on par les troupes de Montgomery durant les guerres de religion, elle fut restaurée puis à nouveau en ruine dans les années 1830, elle sera démolie pour permettre la réalisation de la nouvelle église Saint Jacques.
L'église Saint Jacques
La pose de la première pierre de la nouvelle église Saint Jacques a lieu le 30 octobre 1849. L’architecte diocésain de Bayonne, Hippolyte Durand réalise le projet dans le plus pur style néo-gothique cher à Viollet-le-Duc et les premiers travaux sont confiés à l’entrepreneur tarusate Jean Lacouture. Après la défection de celui-ci, Arnaud Bonnemaison, également de Tartas, reprend l'ouvrage et l'achève en 1856. La consécration a lieu les 23 et 24 avril, tandis que les offices sont célébrés par l’Abbé Miqueu dès le 1er mai suivant, jour de l’ascension.
Plusieurs artistes de talents participent à la décoration et à l’embellissement de ce lieu de culte. Jules Dumontet exécute 284 chapiteaux, sculpte 14 mascarons et deux gargouilles. Parmi les quatorze mascarons réalisés par le sculpteur Dumontet, nous avons identifié les portraits des entrepreneurs Lacouture et Bonnemaison au bas de l'archivolte de la porte latérale sud, de Sophie de Neurisse et de l'abbé Miqueu, au bas de l'archivolte du parvis d'entrée, de Bonnemaison et de l'architecte Hippolyte Durand archivolte du portail d'entrée, à l'intérieur de l'église.
Les frères Jabouin de Bordeaux, marbriers, sculpteurs, ébénistes, réalisent le maître autel, l’autel de la Vierge, celui de Saint Martin ainsi que le mobilier de style XIIIe en chêne ciré selon les dessins établis par Jabouin lui-même et approuvés par l’architecte.
Les vitraux sont réalisés par Joseph Villiet, maître verrier, fondateur de l’École de Bordeaux, sur présentation de divers croquis de l'architecte Hippolyte Durand. Les œuvres de Villiet rayonnent dans tout le Sud-Ouest, notamment en Lot-et-Garonne. La rosace et les vitraux des deux chapelles sont issus des ateliers d'Édouard Didron, maître verrier parisien.
Louis Anselme Longa artiste peintre, originaire de Mont-de-Marsan, peint les fresques des chapelles, la dormition de la Vierge, l'Apothéose de Saint-Martin et au-dessus de la porte principale, une piéta, le Christ descendu de la croix. L'église de Tartas dit-on, fut son œuvre majeure. Ses peintures constituent une réalisation exceptionnelle et unique parmi les églises peintes des Landes. Le thème choisi pour la décoration du chœur représente l'enseignement et la vie du Christ. Ces neuf cartouches ont été réalisés à partir des aquarelles de Longa, exécutées par le peintre tarusate Jean Victor Laurency.
Les orgues signés de Wenner et Götty, facteurs d’orgues de Bordeaux dans les années 1858, 1860, ont bénéficié récemment d'une restauration réalisée par Messieurs Pellerin et Uys, facteurs d’orgues de Poyartin.
La Ville de Tartas a vendu des fonds communaux considérables - plus de 700 hectares de pignadas - pour financer le projet dont le coût est évalué à plus de 150 000 francs or. Des notables tarusates fortunés ont participé à la décoration et à l'acquisition des accessoires destinés au culte.
L'église Saint-Jacques de Tartas a été classée en 1999 avec inscription à l'Inventaire des Monuments Historiques ainsi que son orgue.
Textes et photos partiels extraits du livre de Christian Lacrouts - Tartas au Coeur des Landes, Histoire d'une Cité Gasconne - aux éditions l'Harmattan. Photos Office de Tourisme du Pays Tarusate - Thomas Lavielle.
Possibilités de visites guidées en groupe uniquement. Renseignement à l’Office de Tourisme du Pays Tarusate : 05.58.73.39.98